Bulletin n°15
Ouedification des cours d’eau bretons : catastrophe naturelle ou responsabilité humaine Tous les experts s’accordent pour dire que l’extrême faiblesse des débits de nos rivières, au cours de l’été 2003, a été fortement aggravée par les comportements de notre société. Particuliers, communes (même si certaines, comme Lorient, sont parvenues à réduire notablement leur consommation en eau – voir notre Lettre N° 15) et, surtout, agriculteurs dilapident bien souvent, avec une inquiétante insouciance, nos ressources aquacoles. Notre système agricole, artificialisé à l’extrême, grâce à l’argent des contribuables, semble ignorer les butoirs écologiques. Quasi-monoculture du maïs, modification de la structure des sols, destruction des talus et des zones humides, irrigation à outrance, etc. entraînent inéluctablement ce que l’on appelle, à juste titre, l’ouedification des cours d’eau bretons, avec des débits d’étiage de plus en plus réduits, même lors des étés humides. Pour Elie Bousseyrol, éleveur et président de la Fédération des coopératives agricoles du Limousin : «Ce n’est pas la nature qu’il faut accuser, c’est une évolution qui a conduit d’un système équilibré de polyculture-élevage à une logique de mono-production vulnérable à tous les aléas qui sont la réalité même de la production agricole» – Le Monde – 13/08/03. Puissions-nous tous, élus, décideurs, agriculteurs, simples citoyens, tirer des leçons de l’été caniculaire 2003 et sortir enfin de cette espèce de nonchalance fataliste qui nous caractérise trop souvent. Faute de quoi l’activité économique de toute notre région en sera lourdement affectée et il ne nous restera plus, à nous pêcheurs en rivière, qu’à ranger définitivement nos cannes au râtelier ou à nous diriger encore plus nombreux vers des pays étrangers plus respectueux de leurs ressources aquatiques. L’ABPM. |
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