Le bel âge
L’Association Bretonne pour la Pêche à la Mouche est entrée dans sa vingt-quatrième année. Au départ, « une bande de copains » se souvient Pierre Phélipot.
Personne n’aurait parié un franc de l’époque sur sa survie à long terme. Comme toute entreprise humaine, elle a connu des évolutions, des heures de gloire et des vicissitudes. Ses Lettres, Bulletins, ouvrages collectifs, rencontres, sorties « pêche », font désormais partie de notre attirail, au même titre qu’une boîte à mouches.
Une présence insistante ne peut s’expliquer que par une ligne claire : la volonté de conservation des poissons et des rivières. Par delà la promotion de la pêche à la mouche considérée, à tort ou à raison, comme la plus belle des pêches, l’ABPM a su rassembler au fil des années un grand nombre de contributeurs venus de tous les horizons, experts ou pratiquants occasionnels, artistes amateurs, écrivains du dimanche, vieux «ragondins » restaurateurs de cours d’eau, scientifiques engagés, et maintenir une « cheville ouvrière » sans laquelle ses efforts auraient été vains.
Ľ’ABPM comble un vide, celui laissé par les institutions concentrées sur l’information factuelle et par la presse halieutique nationale bientôt réduite à des pages Internet volatiles. Elle rend la parole à une région, à un territoire unique, à une culture longtemps méprisée indissociable de l’âme bretonne. Elle prône le partage, cette vertu oubliée des mondes nouveaux. Partage d’un savoir ancestral ou plus récent, de techniques, de lieux de pêche comme en témoigne l’étonnant succès de ses livres « Rivières d’Armorique » et « Mouches et Pêcheurs d’Armorique ».
À l’image de ses adhérents bons pêcheurs, l’ABPM demeure discrète, trop peut-être. Ce qui lui vaut parfois une réputation fondée sur la méconnaissance. Tantôt club élitiste, tantôt secte de pêcheurs de saumons du Sud-Bretagne, ou encore organisme inféodé à une quelconque AAPPMA du Finistère… Elle a tout entendu. Des préjugés risibles s’ils n’étaient pas ancrés solidement dans l’esprit de certains.
En ces temps « écologiques » où l’on parle beaucoup et où l’on agit peu sinon pour taxer les plus fragiles, la voix de l’Association Bretonne pour la Pêche à la Mouche se doit d’être audible par tous, pêcheurs à toutes les lignes et grand public.
L’ABPM
|